8 investisseurs sur 10 continueront d’investir dans le luxe en 2025
Marché
Deloitte dévoile les résultats de l’étude « Fashion & Luxury Private Equity and Investors Survey 2024 », portant sur les investissements dans le secteur de la mode et du luxe. Menée auprès de 114 entreprises à travers le monde, cette 9e édition de l’enquête dévoile les principales attentes du marché ainsi que les tendances marquantes de l’année.
Le secteur de la mode et du luxe traverse aujourd’hui une forte période d’incertitude. Par ordre de priorité, 68% des investisseurs craignent un ralentissement du marché chinois, 55% l’incertitude macroéconomique, 45% le risque de perturbation de la chaîne d’approvisionnement et 21% les élections américaines. Ces différentes inconnues suscitent un climat d’indécision chez les investisseurs. Néanmoins, malgré le ralentissement du marché chinois et l’incertitude économique mondial, le secteur de la mode et du luxe conserve son dynamisme.
Selon les résultats, 8 investisseurs sur 10 continueront ainsi d’investir dans le secteur en 2025. Concernant les opérations de M&A à l’échelle mondiale, celles-ci ont atteint le chiffre de 358 transactions en 2023, soit 66 de plus qu’en 2022.
Les 5 nouvelles tendances marquantes pour le marché du luxe.
Face à ce climat d’incertitude, l’étude réalisée par Deloitte révèle cinq nouvelles tendances caractéristiques de l’évolution du comportement des consommateurs et des marques.
Tout d’abord, sur le plan créatif, il apparaît que le « luxe discret » s’impose désormais comme l’une des préférences esthétiques des consommateurs, face à des produits plus « tape à l’œil ». Les entreprises se concentrant sur des articles iconiques et intemporels devraient à ce titre bénéficier de la tendance du retour au « luxe discret ».
Ensuite, malgré un récent ralentissement, la Chine continentale continue de s’imposer comme l’un des grands pôles de consommation des produits de luxe. La Chine devrait ainsi prochainement dépasser l’Amérique et l’Europe pour devenir le plus grand marché du luxe, avec une part de marché estimée entre 24 et 26% des achats d’ici 2030.
Parallèlement, le développement du Direct to Consumer (D2C) et le virage de la digitalisation participent à l’évolution des comportements d’achat. D’ici 2030, les magasins mono-marques et le commerce en ligne devraient devenir les principaux canaux des achats de luxe, allant jusqu’à 60 à 66% des parts de marché.
Concernant les stratégies prix, les marques de luxe continuent d’entretenir l’exclusivité, la rareté des produits et les éditions limitées pour fixer leurs politiques de prix. Cependant, cette stratégie tend à s’éroder dans le temps, empêchant aujourd’hui de nouvelles augmentations et contribuant ainsi au ralentissement du marché.
Enfin, on note un important développement du luxe expérimental. Les entreprises disposant des moyens financiers et d’une vision stratégique en matière d’innovation expérimentale autour de la valorisation de leurs produits bénéficient d’un gain d’intérêt chez les consommateurs.
« Malgré un contexte économique et géopolitique incertain, on note une réelle résistance du marché de la mode et du luxe auprès des investisseurs ! L'évolution du marché chinois – devenu incontournable - déterminera à ce titre fortement le dynamisme du secteur pour les années à venir. » indique Yannick Franc, Associé chez Deloitte, en charge du secteur Retail